Si vous êtes comme nous, une féministe et une femme dans une société patriarcale, ce qui est le cas a priori, vous ressentez sûrement la même chose que nous !

Vous vous sentez dans un univers de contradictions permanentes avec ce que vous voulez être et ce que la société vous veut être ; entre ce que vous pensez des femmes et ce qu'on vous en dit ; mais aussi entre votre idée de ce que devrait être et pouvoir faire une femme et ce que VOUS vous autorisez réellement !

Nous nous sentons insupportées et en même temps formatées par le sexisme généralisé. Et à raison puisque c'est le cas !  Nous nous insurgeons contre le système qui nous a élevées, depuis toujours nous baignons dans un univers d'homme, un univers sexiste. Le problème est donc de taille ! Nous avons été élevées, depuis petites dans une société patriarcale, bien trop souvent dans une famille patriarcale... Et aujourd'hui, nous pensons qu'il suffit ! Cependant nous sommes toujours dans cette même société, même si nous avons changées la société, elle non ! Nous avons déjà fait le noble chemin qu'est celui de refuser, de décider de ce qui était acceptable ou non pour nous. Et ce ne fût pas facile, car parfois il a fallu s'opposer, s'engager, aller contre l'opinion de sa famille, de ses proches, hausser la voix. 

Que nous le veuillons ou non nous avons grandi dans une société qui nous dévalorise. 

Cette situation inconfortable nous amène à ressentir des émotions paradoxales. 

De là vient qu'on revendique notre libre droit à user de notre corps mais qu'en même temps mais on se sent grosses, moches, asservies à notre image et toujours dans la nécessité de faire un régime. On voudrait être totalement libres sexuellement et en même temps on se rend bien compte que certains de nos fantasmes ne "font pas très féministes" ; on voudrait l’égalité mais on a du mal à témoigner autant de confiance en nous-même que nos congénères masculins ; on voudrait pouvoir faire les mêmes choses que les hommes mais dans les faits on n’en a même pas forcément envie ; on voudrait démentir que la femme est plus sensible plus fragile mais on se sent d’une fragilité scandaleuse ; on voudrait casser les clichés mais on les confirme trop ; on voudrait détester les hommes mais on a envie d’eux ; on voudrait être libres sexuellement mais on juge tout bas celles qui le sont trop et soi-même de « putain » quand on y aspire, on voudrait revendiquer la jupe courte mais on a tout de même une sacrée crainte de « faire pute » ; on voudrait être libre de ne pas s’épiler mais on craint le regard des autres sur nos poils et on se sent laides avec, très peu féminine ; on voudrait être libres mais aussi plaire...

En bref, nous nous sentons pleines de contradictions.